Après ses 2 presentations au Restauran Le White de Pirae le 28 et 29 Octobre dernières
Il a joué avec des légendes du jazz et de la musique brésilienne et latino, Luis Bonilla, qui est actuellement à Tahiti, est considéré comme l’un des plus grands trombonistes au monde. Il jouera vendredi et samedi soir au White avec des musiciens du territoire.
Jérôme Descamps est professeur de la classe de trombone au Conservatoire artistique de la Polynésie française. Il affirme que Luis Bonilla est “l’un des dix meilleurs trombonistes au monde” ! Et il est à Tahiti pour deux concerts cette fin de semaine au White, à Pirae. Le premier, vendredi, sera plutôt du latin jazz et de la musique brésilienne, le second, samedi, du latin jazz toujours et de la salsa. Sur scène, Luis Bonilla sera entouré de cinq à six musiciens du territoire : batterie, basse, percussion, piano et saxophone. Ensemble, ils joueront des compositions du tromboniste mais également des standards arrangés pour l’occasion. De la classe de cuivres aux plus grandes scènes du monde
Luis Bonilla a démarré la musique en général et le trombone en particulier un peu par hasard. “On m’a inscrit en classe de cuivres”, raconte-t-il. “Le professeur a attribué un instrument à chacun des dix élèves présents, il m’a pointé du doigt en disant : ‘J’ai besoin d’un trombone, ce sera toi’”. À l’issue de cette première rencontre, et après un temps d’apprentissage, Luis Bonilla s’est mis en tête de maîtriser l’instrument. Il a développé quelques talents. Depuis toujours, il travaille sans relâche pour faire toujours mieux. S’il compte aujourd’hui parmi les meilleurs, c’est selon lui qu’il a su “faire preuve d’une grande curiosité”, qu’il n’a eu de cesse de “se poser des questions” et qu’il partage à tout moment et en toute circonstance. La musique est pour lui un moyen de “de garder l’équilibre”, de rester “centré” et “focalisé”. Elle est aussi une sorte “de soin spirituel”. Pour lui qui est doté d’un indéfectible sens de l’humour, la musique, enfin, est un bon moyen de passer du bon temps, de se divertir et de s’amuser.
Une chose en particulier caractérise Luis Bonilla, c’est l’étendue de son jeu et des styles qu’il maîtrise. Il a un talent varié, il a joué avec McCoy Tyner, Dizzy Gillespie, Lester Bowie, Tom Harrell, Freddie Hubbard, Astrud Gilberto, Willie Colon, Toshiko Akiyoshi ou encore Phil Collins. Il a enregistré des titres avec Tito Nieves, Tony Bennett, Alejandro Sanz, Diana Ross… Il s’est engagé à explorer certaines des musiques les plus complexes et les plus exigeantes de notre époque.
Luis Bonilla considère que sa carrière a vraiment décollé lorsqu’il a déménagé pour New York en 1989. “Je voulais m’y rendre pour devenir musicien de jazz car c’est un moyen d’expression intelligent et élégant”, explique-t-il. Il a été 2e tromboniste du Vanguard Orchestra de New York pendant 19 ans. “C’est plutôt rare de rester si longtemps dans cet orchestre, cela témoigne de toute son habilité”, affirme Felix Vilchez, musicien lui aussi. Il connaît Luis Bonilla depuis près de 20 ans et l’a déjà fait venir deux fois à Tahiti.
Luis Bonilla a étudié la musique dans plusieurs établissements, dont la California State University de Los Angeles et à la Manhattan School of Music à New York. Il a enregistré plusieurs albums, fait de très nombreux concerts et assuré de nombreuses tournées. Il a reçu deux Grammy Awards avec le Vanguard Jazz Orchestra et a été lauréat du prix Rising Star du magazine DownBeat en 2010 et 2011.
Faire ressortir le meilleur de chacun
Les critiques ont loué ses deux premiers albums : Pasos Gigantes (1998) et iEscucha! (2000), reconnaissant la capacité de Bonilla à donner une voix à des sensibilités musicales radicalement différentes avec une aisance et une fluidité qui démentent la rigueur et la sophistication de la musique. Pasos Gigantes a fait partie de la liste des dix meilleurs latins du magazine Jazziz en 1998.
Enfin, Luis Bonilla a été professeur à la Manhattan School of Music et au New England Conservatory. Il enseigne actuellement en Autriche, à l’université de Graz. Il répète depuis son arrivée à Tahiti avec les différents musiciens qui l’accompagneront. “Il a pris les choses en main, il sait faire, j’ai toute confiance en lui, il est capable de faire ressortir le meilleur de chacun”, assure Felix Vilchez.